Région: Occitanie / ex-Midi-Pyrénées
Département: Gers (32)
Population: 23 041 en 2021
Date de validation: 23/03/2024

Bienvenue en Gascogne!
Pendant longtemps j’ai arpenté les axes constituant ce que j’appelle « le triangle du sud-ouest »: un ensemble de routes reliant Bordeaux, Bayonne et Toulouse et constitué par les A63/N10 pour le côté ouest, A64/N117 pour le parcours du sud et A62/N113 pour la diagonale Bordeaux-Toulouse. Mais curieusement, le Gers, bien que situé à l’intérieur de ce triangle, n’est traversé par aucun de ces trois axes. Et donc, pendant longtemps le département 32 est resté « zone inconnue » au milieu de cette région. Jusqu’en 2018, où les circonstances ont mené votre narration ici présente dans la commune de L’Isle-Jourdain, afin d’y découvrir un petit événement ludique – ainsi qu’une personne avec qui j’avais commencé à prendre contact. Le reste, c’est de l’histoire… mais c’est avec cette même personne rencontrée à L’Isle-Jourdain auparavant que j’ai choisi de visiter Auch. Ce que vous allez donc voir ici, elle l’a vu en même temps que moi ce jour-là. Ceci est la deuxième fois que l’on m’accompagne lors d’une visite de ville – et ce ne sera certainement pas la dernière!
Un petit trajet ferroviaire depuis Toulouse nous a permis de rejoindre Auch, ville qui doit son nom au peuple aquitain des Ausques, ou Auscii en latin. Petite remarque: durant l’Antiquité, la Gaule Aquitaine était bien plus vaste que le territoire défini par le premier découpage régional de 1956, et allait même au-delà des Pyrénées! Il est donc logique d’y associer le territoire couvert par le cours du Gers.
Nous voici donc à la sortie de la gare, dans ce que l’on nomme la basse-ville, sur la rive droite du Gers. En rejoignant l’ancien parcours de la N124, l’avenue de la Marne, on peut distinguer la colline sur laquelle se trouve la haute-ville et ses monuments notables, à commencer par la cathédrale Sainte-Marie, de l’autre côté du Gers.

Pour atteindre ces quartiers, comme le disait si bien Brassens: « il suffit de passer le pont ». Et nous voici donc sur la rivière qui a donné son nom au département dont Auch est la préfecture. Un cours d’eau de 175km de long qui part des Hautes-Pyrénées près de Lannemezan, et qui finit dans la Garonne au sud d’Agen. Je vous avais évoqué plus haut les grands axes routiers du sud-ouest, l’A62 et l’A64/N117: ces grandes routes franchissent le Gers (pas la N113 qui est de l’autre côté de la Garonne). Comme quoi, même si le département éponyme est boudé par ces grands axes, le cours d’eau, lui, est inévitable.


Si l’escalier monumental (voir plus bas) vous rebute, vous pouvez très bien monter la colline par les petites rues. Préparez-vous cependant à gravir une pente assez conséquente.
Et l’escalade vaut le coup, car voici la cathédrale et son entrée principale. Il y avait autrefois une autre cathédrale dans cette ville au temps du Moyen-Âge, qui fut détruite lors d’un incendie en 1171. À plusieurs reprises, les archevêques avaient tenté de la reconstruire, mais ce fut seulement à partir de 1489 que l’édifice d’aujourd’hui put commencer sa construction, pour s’achever en 1680. L’architecture est un mélange de gothique et de renaissance, avec une façade et un porche d’ordre corinthien.

En cherchant bien, on peut y trouver d’autres vestiges moyenâgeux, comme cette maison typique à encorbellements.

Non loin de l’Hôtel de Ville, sur une esplanade, une statue: celle d’Antoine Mégret d’Étigny, intendant de Louis XV, qui a grandement œuvré pour la ville en lui donnant l’apparence que nous avons pu voir. C’est d’ailleurs lui-même qui a fait construite l’Hôtel de Ville montré en tête de cet article. Voici la statue et le texte monté sur la pierre de base.


D’Artagnan, « le quatrième mousquetaire »
Il y a une autre personnalité notable liée à la ville d’Auch, et qui y a longtemps vécu. Un homme de guerre dont l’existence ne se cantonne pas à l’œuvre d’Alexandre Dumas – même si cette dernière a pu s’ancrer facilement dans l’imaginaire collectif. Je veux parler bien entendu de Charles de Batz-Castelmore dit d’Artagnan, dont le sieur Dumas s’est fortement inspiré du vécu afin de créer le personnage imaginaire des « Trois Mousquetaires ». On ignore sa date de naissance et les conditions exactes de sa mort, mais on sait que la Gascogne était sa province d’origine.
Voici sa statue, située dans l’escalier monumental de la ville.

J’aurais pu monter cet escalier pour atteindre les hauteurs, mais cela n’aurait pas été pratique pour ma compagne de voyage, aussi ai-je préféré y passer pour le retour. Tout d’abord, voici la tour d’Armagnac, juste à côté de la cathédrale et au sommet de ces marches.

Puis voici une vue sur le Gers et le reste de la basse-ville. Deux vues, même! Mais… qu’est-ce donc que cette plaque de métal située en contrebas?


C’est une œuvre intitulée « L’Observatoire du Temps » et réalisée par le scultpeur espagnol Jaume Plensa, citant un passage biblique évoquant le Déluge, et rappelant les inondations subies par la ville en 1977. En voici un plan rapproché:

Et en face de l’escalier monumental, un bâtiment pour le moins hétéroclite: l’Abri impossible, représentant l’inéluctabilité des catastrophes naturelles et l’impossibilité d’y échapper. La proximité des piliers font que la majeure partie des gens ne peuvent pas s’y faufiler, au risque de se retrouver coincés dans la structure.

Cela étant dit, l’accès à Auch est loin d’être impossible, par la route ou par le rail, vous avez le choix. Une petite visite de leur site web avant de vous y rendre pour de vrai? N’hésitez pas.
Avant de repartir, en guise de bonus, permettez-moi de vous montrer quelques palmipèdes qui nageaient dans le Gers au moment où nous avions franchi un de ses ponts. À défaut d’avoir trouvé un chat, pourquoi pas quelques canards? J’ai d’ailleurs remarqué que, dans les villes disposant de cours d’eau ou de plans d’eau, il est assez probable d’y trouver des canards. Donc voici… les palmipèdes du coin. (du coin-coin)
(c’est remarquable: j’ai déclenché pile au moment où un col-vert agitait ses ailes, on aurait presque dit qu’il montre la direction aux deux retardataires)
