Région: Centre-Val de Loire
Département: Eure-et-Loir (28)
Population: 38 447 en 2021
Date de validation: 01/06/2024

Des Carnutes à Jean Moulin…
On aurait du mal à croire, en voyant la modernité de certains bâtiments dont la Mairie, que cette ville ait un vaste passé historique. C’est pourtant le cas: la ville de Chartres doit son nom aux Carnutes, peuple gaulois celtique. Ce qu’il reste de l’Antiquité et du début du Moyen-Âge dans cette ville a été par contre détruit par les Normands au 9e siècle. Durant la Renaissance, en dépit du chaos engendré par les guerres de religion, Chartres demeure résolument catholique. La cathédrale gothique, indissociable de l’image de la ville, témoigne de cet attachement religieux.

Si les deux tours sont différentes, c’est tout simplement parce qu’elles ont été construites à deux époques différentes. La raison: en juillet 1506, suite à un incendie causé par la foudre, la flèche nord (à gauche sur la photo) a été détruite. La première flèche, datant du 13e siècle comme le reste de l’édifice de base, est restée en l’état. Ce fut l’architecte Jean de Beauce qui fut chargé de la reconstruction de la flèche nord, dans un style gothique flamboyant, qui contraste quelque peu avec le gothique classique de la flèche sud. Ce qui fait de cette cathédrale un lieu unique où deux styles se rencontrent. Elle a dû cependant subir de nouveaux travaux, suite à un incendie en 1836 causé par la négligence de deux ouvriers. En revanche, durant la Deuxième Guerre Mondiale, elle fut sauvée de la destruction grâce au colonel Welborn Griffith, qui mourut au combat quelques heures plus tard à Lèves, près de Chartres.
L’édifice tel que nous le connaissons a été reconstruit sur les fondations de la cathédrale romane déjà existante, dite cathédrale de Fulbert, suite à un incendie. Il se trouve non loin de là une statue en hommage à l’évêque de Fulbert, à qui l’on doit cette ancienne construction.


Mais cette cathédrale n’est pas le seul édifice religieux remarquable de la ville. Un autre lieu de culte s’impose par sa grandeur dans la cité chartraine, l’église Saint-Pierre. Classée monument historique, cette église date du 10e siècle.

Du Moyen-Âge ont été aussi conservés quelques vestiges, notamment au bord de l’Eure, où l’on peut contempler de nombreux lavoirs, comme celui-ci sur l’image qui va suivre. On en trouve le long des deux bras du fleuve, pendant 1,5 kilomètre au cœur même de la ville. Chose à faire si vous êtes téméraire: attendre la nuit pour voir le spectacle lumineux dans les environs.

Et du Moyen-Âge nous allons revenir à des temps plus contemporains, et aller à la rencontre de Jean Moulin, qui fut préfet de Chartres. Refusant d’appliquer les mesures du gouvernement de Vichy, il fut démis de ses fonctions (il avait précédemment demandé à maintes reprises sa révocation) en novembre 1940. Au fil du temps, il devint une figure importante de la résistance française, soutenu par Charles de Gaulle pour qui il avait beaucoup de considération. Il fut cependant arrêté en 1943 après avoir longuement œuvré pour la résistance, et mourut de ses blessures durant sa déportation dans un train – du moins c’est ce que l’on suppose, car son corps n’a pas pu être retrouvé.
Sur les hauteurs de la ville historique, une fresque a été peinte en son honneur.

En ces temps belliqueux, Chartres a eu également sa part d’incendies. Contrairement à la cathédrale qui a été épargnée, l’hôtel Montescot, à l’emplacement duquel se trouve l’actuelle mairie, a brûlé en 1944. Il a été restauré depuis. Voici donc ce bâtiment, dont le style contraste fortement avec le reste de l’édifice municipal, dont il fait partie. Au milieu le côté nord, à droite le côté sud avec ses jardins.



Pour finir, voici quelques petites photos glanées ça et là: l’Eure se séparant en deux bras pour une petite distance (là où l’on peut trouver les lavoirs que j’ai précédemment évoqués), un nom de rue assez inattendu et deux colverts dans un des jardins publics de la ville. Comme je disais à Auch: s’il y a des plans d’eaux dans un jardin public, ou des cours d’eau, il y a très probablement des palmipèdes dans les environs. Cela étant, vous remarquez bien l’Eure mais… étant donné que nous sommes en Eure-et-Loir, où est le Loir, me direz-vous? La réponse: assez loin de là, trop loin pour être atteint à pied, trop loin du réseau chartrain de bus. C’est à Bonneval, à plusieurs kilomètres au sud, que l’on peut retrouver cette autre rivière, qui fait partie du bassin versant de la Loire, tandis que l’Eure fait partie du bassin versant de la Seine. « Loire & Seine »… ça me donne une idée…



Il y a sans doute bien d’autres choses à voir à Chartres, comme la maison Picassiette ou l’enclos de Loëns. Je vous laisserai le soin de les voir par vous-mêmes. Le site de la ville vous donnera très certainement d’autres informations sur ce qu’il vous y attendra.