Région: (Basse-)Normandie
Département: Calvados (14)
Population: 108 200 en 2021
Date de validation: 05/08/2024

« À Caen les vacances? » (Devos)
Est-ce que Raymond Devos a fini par aller à Caen après tous les déboires entre lui et un certain guichetier de car? On ne le sait pas. Mais contrairement à notre humoriste, roi incontesté du jeu de mots, qui disait qu’il n’avait rien à y faire, j’avais en cette année olympique que fut 2024 une mission: continuer ma validation des préfectures. Et pendant que le reste du monde et de notre pays se laissait bercer dans des olympiades qui auront suscité bien des controverses, mon choix fut de me détourner des ondes hertziennes et d’explorer notre pays, et la plupart du temps, d’atteindre des endroits que je n’avais jamais visités auparavant.
Tout comme Rouen ma précédente étape, Caen a longtemps fait partie de ces endroits que je ne connaissais que de nom. Ce haut-lieu normand, qui fut le théâtre de bien des opérations militaires vers la fin du deuxième conflit mondial, m’était inconnu jusqu’alors. Et en toute honnêteté, j’aimerais y retourner pour apprendre à mieux connaître cette ville. Même l’Hôtel de Ville et son grand jardin, que vous pouvez voir en photo, méritent le détour. Et juste à côté, le Palais de Justice, qui est dans le même style architectural.

À l’époque gallo-romaine, ce qui est devenu la ville de Caen n’était qu’une petite bourgade sans grande importance, le chef-lieu le plus proche étant Aregenua, capitale du peuple gaulois des Viducasses. Les invasions barbares qui s’ensuivirent, puis l’influence de Guillaume le Conquérant, bouleversèrent cet ordre établi et finirent par donner à cette cité un essor considérable.
C’est à cette époque que Guillaume le Conquérant lui-même fit construire le château qui trône fièrement en plein centre-ville sur un éperon rocheux. N’ayant que peu de temps et devant encore faire deux autres étapes durant cette journée, je n’ai pas pu le visiter. Qu’importe! J’aurai au moins un objectif à atteindre lors d’un éventuel retour dans cette ville.


Et de l’autre côté de cette avenue, se trouve une maison au style typique que je n’ai pas manqué de capturer… et je viens juste d’apprendre après coup, en rédigeant cet article, qu’il s’agit de la Maison des Quatrans, ancien hôtel particulier remontant au 15e siècle. Classé monument historique aussi, s’il vous plait.

Caen fut également pendant la Guerre de Cent Ans un bastion de la résistance face à l’occupant anglais. Signalons au passage la présence de Bertrand Du Guesclin, connétable de France, qui fit de Caen son quartier général afin de lutter contre les Anglais dans plusieurs régions de France qu’il réussit à reconquérir, y compris la Normandie. Non loin de la mairie, se trouve une statue représentant cet illustre personnage.


« Ma parole, vous débarquez! »
Mais ce développement fut fortement perturbé par la Deuxième Guerre Mondiale. En raison des bombardements et des affrontements intenses durant le débarquement allié, le 6 juin 1944, Caen perdit une bonne partie de son patrimoine architectural. Quelques monuments ont cependant pu être préservés. Après la fin de la guerre, et au début d’une reconstruction qui aura duré plus de quinze ans, la ville reçut la décoration de la Légion d’Honneur en 1948.
De bien sombres périodes de notre Histoire dont il faut garder le souvenir afin de ne pas commettre les mêmes erreurs. C’est pour cela que fut érigé vers la fin des années 80 un musée historique, également musée de la Paix: le Mémorial de Caen.
Un musée en constante mutation, qui continue de proposer des parcours basés sur la Deuxième Guerre Mondiale et plus récemment sur la Guerre Froide, de la bipolarisation USA vs URSS jusqu’à la chute du mur de Berlin, le tout parsemé d’artéfacts de l’époque, comme des véhicules ou des affiches.

Une chose est sûre, il ne fallait pas être claustrophobe à l’époque, surtout pour le char d’assaut ci-dessous!


Et pour ceux et celles qui comme moi aiment les routes, voici une borne kilométrique marquant la Voie de la Liberté, symbolisant le parcours effectué par les Alliés pour la libération de l’Europe en 1944, du parvis de Sainte-Mère-Église jusqu’à Bastogne en Belgique. Ce fut la IIIe armée américaine menée par le général George S. Patton qui suivit ce parcours. La borne qui est présentée ici appartenait à la D999 du département de la Manche.

Et voici, vers la fin de l’exposition consacrée à la Guerre Froide, après beaucoup de pièces remplies d’objets, de coupures de journaux et de retransmissions de cette période: deux pans du mur de Berlin après sa destruction. Si quelqu’un peut m’expliquer ce que représentent ces lapins, je souhaite bien savoir.

Si un jour vous pouvez aller à ce mémorial, le circuit de découverte aura probablement changé d’ici là.
Voilà donc ce que j’ai pu découvrir de cette ville qui, comme d’autres villes de France, sera amenée à être revisitée. Un autre jour, sûrement, je pourrai pénétrer à l’intérieur du fameux château normand. Un autre jour, je pourrai voir ce canal reliant Caen à la mer, la Manche, qui sera la prochaine étape de ce long parcours, avec entre temps un petit écart vers un autre lieu marqué par la guerre: « Omaha Beach ». De cette plage, j’ai pu enfin voir et contempler la Manche pour la première fois de ma vie. Et depuis cette plage, l’une des plages du débarquement, j’ai pu me faire un petit chemin en pleine campagne, loin de la N13, à travers des petites routes peu connues, pour atteindre ma prochaine destination: Saint-Lô, préfecture du département de la Manche.
N’hésitez pas à visiter le site web de la ville, et aussi celui du mémorial pour de plus amples informations. Et surtout, surtout… nous ne devons pas faillir à notre devoir de mémoire envers l’Histoire. Préserver et comprendre le passé… pour mieux préparer l’avenir.
N’oublions pas…
À bientôt à Caen, j’espère…
